La raison sociale est le nom d’une entreprise (InfoGnuEureka). Elle est distincte du nom commercial (IGE). Comme pour les noms de particuliers ou les titres de livres, ils renvoient à une histoire. InfoGnuEureka a officiellement commencé son activité le 3 juin 2013. Ses statuts sont l’aboutissement d’un processus itératif et de réflexions personnelles qui prennent notamment leur source dans un projet associatif sur les « D3E » (déchets d’équipements électriques et électroniques). Ce projet D3E a été initié en novembre 2011 et a lui même sa propre histoire….
Nombreuses sont les personnes qui s’interrogent sur la signification du nom InfoGnuEureka. Cet article a pour objet de clarifier sa signification et d’introduire les notions de libre et d’open source pour ceux et celles qui en ignoreraient jusqu’à leur existence.

 1. Que signifie InfoGnuEureka ?

« Gnu » – un terme largement inconnu du grand public – est entre Info et Eureka. Une position centrale de « Gnu » revendiquée qui devrait faire sens après que nous aurons expliqué Info et Eureka.

1.1 Info

Info pourrait signifier informatique. Ce n’est pas complètement faux. Son gérant fut « biblio-informaticien » (traduit en anglais par « IT librarian » ) et travaille depuis une dizaine d’années dans le secteur de l’informatique documentaire. Ce secteur est un sous-ensemble de l’information-communication appelé familièrement par ses adeptes, « l’infocom ». Info est donc le diminutif d’information. Cela dit, l’informatique étant devenu inséparable de la gestion et de l’organisation de l’information, on peut donc admettre une certaine confusion des termes. Pourtant leur sens est bien distinct. L’informatique, c’est le traitement de l’information sous forme de données codées en bits (0 ou 1).  Nous renvoyons à l’article sur la maîtrise de l’information pour la définition de l’information. Pour son champs d’application,  nous nous limiterons à dire qu’il va au delà du « monde numérique ». On peut, en effet, traiter de l’information sans utiliser d’outils numériques. Par exemple, lorsqu’on utilise les facultés de raisonnement de son cerveau ou qu’on fait appel à de l’intelligence collective lors d’ateliers ouverts et participatifs. Une méthode simple, souvent efficace, peu polluante et « low-tech » (basse technologie) !

1.2 Eurêka

Archimède dans son bain
Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Archimede_bain.jpg

D’après la légende, c’est Archimède au sortir de son bain qui popularisa le terme.

Un emprunt à l’histoire occidentale pour signifier que le fonds de commerce d’IGE, c’est de trouver des solutions. Des solutions qui se veulent simples, intelligentes, co-construites, efficaces et pragmatiques. Elles pourront ou pas faire appel à l’informatique qui ne sera alors qu’un outil d’optimisation au service de l’humain.

1.3 Gnu

 GNU’s Not UNIXGnu
Source : http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Heckert_GNU.png

IGE privilégie l’autonomie dans le travail (par « le faire »), le travail coopératif, le partage et la libre diffusion de connaissances ainsi que la compréhension globale des systèmes d’information à partir de ses composants. Des valeurs qui sont très largement inspirées du libre et de l’open source.

Avec le mot « Gnu », l’emprunt au monde du logiciel libre est évident … Du moins, pour ceux qui connaissent Richard Stallman et le mouvement des logiciels libres qu’il lança en 1984. Un mouvement qui a donné naissance à l’« open source » et qui s’est propagé du logiciel au monde du matériel et à l’économie du XXIe siècle. Cette propagation de l’esprit « libre » et « open source » a entraîné l’émergence de ce que des experts ont appelé de nouveaux modèles économiques intégrant à divers degré l’élément de « gratuité ».

2. Mise sous tension entre monde du libre et open-source : InfoGnuEureka vs IGE ?

Sébastien Broca a publié un livre sur les logiciels libres, en open-source et sous licence CC BY NC ND. Il a fait le choix de l’intituler, l’utopie des logiciels libres : du bricolage technologique à la réinvention sociale. C’est un livre de 288 p. dont nous recommandons la lecture à tous. Il est librement téléchargeable sur le site de l’éditeur, le Passager clandestin, et coûte 17 euros en version imprimée.
En espérant que ces quelques citations ci-dessous, destinées à un néophyte pour l’aider à comprendre le libre, l’open source et la philodophie d’InfoGnuEureka, puissent également contribuer au développement et au financement du libre.

2.1 Du logiciel libre au « monde du libre »

Christopher M. Kelt dans sa dédidace de l’utopie des logiciels libres pose l’importance du mouvement des logiciels libres dans notre société. « Le logiciel libre n’est pas simplement du logiciel, pas plus qu’il n’est une idéologie parmi d’autres. […] Le logiciel libre unit ingéniosité juridique, habileté technique et organisation coopérative comme peu d’autres activités le font. Cependant, ces pratiques ne se limitent pas à la réalisation de logiciels ; nombre de ceux qui se sont confrontés au logiciel libre en reviennent avec des idées nouvelles pour changer le monde qui les entoure … » p. 10

Pas de logiciels ou de matériels libres sans individus militant pour son utilisation, son développement et sa défense : les libristes. Pour Sébastien Broca, ils sont « un sous-groupe, au sein de l’ensemble plus vaste des hackers. » p. 24
« Les libristes se distinguent aussi par leur rapport aux objets techniques. Promouvoir les logiciels libres (et plus largement les technologies ouvertes et interopérables), c’est pour eux permettre aux utilisateurs de contrôler leurs machines au lieu d’être contrôlés par elles. » p. 24

« Recherche d’autonomie dans le travail, promotion d’un rapport actif aux technologies et défense de la circulation de l’information, constituent le cœur de l’ethos des libristes« . p. 26 Par ailleurs, « certaines questions sociales transversales, telles qu’elles se posent dans le contexte actuel, peuvent être avantageusement éclairées par l’exemple du Libre. Au rang de ces questions figurent les attentes associées au travail, le rapport que nous entretenons avec les objets techniques ou encore l’exigence croissante de transparence« . p. 105
Plus qu’une philosophie une « éthique hacker » « fondée sur la passion et l’intérêt personnel [qui], supplante peu à peu la vieille éthique protestante reposant sur le devoir et l’intérêt financier« . p. 108

2.2 Le monde de l’open-source et de la « gratuité »

Si les libristes sont porteurs d’une idéologie émancipatrice, il n’en demeure pas moins qu’il faut vivre dans un monde où les rapports sociaux sont souvent conditionnés à l’argent disponible sur un compte en banque acquis en travaillant pour une entreprise.

Les partisans, comme Linus Torvalds, de l’open source se disent plus volontiers « pragmatiques ». Sébastien Broca explique dans les pages 62-63 pourquoi l’expression « open-source » a émergé.
« [D]e nombreuses entreprises informatiques demeuraient […] réticentes à s’engager dans le logiciel libre. Elles étaient notamment rebutées par l’appellation free software, spontanément associée à une idée de gratuité peu favorable aux affaires. C’est pour tenter de mettre fin à ces ambiguïtés et favoriser la pénétration du logiciel libre dans le monde de l’entreprise, que l’expression « open source » fut forgée […].
L’expression open source avait certes l’avantage d’éliminer la confusion entre liberté et gratuité […]  Mais elle conduisait aussi à passer sous silence la question de la liberté, qui avait toujours été au cœur [du combat de Richard Stallman].
[Les motications des partisans de l’open source] combinaient une volonté pragmatique de ne pas rater le train de la croissance du secteur des nouvelles technologies et une résistance viscérale au discours social tenu par Richard Stallman, perçu comme dangereuxet « idéologique ». Le terme open source fut ainsi créé pour « se débarrasser de l’attitude moralisatrice et belliqueuse qui avait été associée au « logiciel libre » par le passé, et en promouvoir l’idée
uniquement sur une base pragmatique et par un raisonnement économique […]
Les terminologies free software et open source software impliquaient par conséquent davantage qu’un débat sémantique. Elles mettaient en mots la différence d’approche, manifeste depuis quelques années déjà, entre le projet GNU et Linux. Elles séparaient le monde du logiciel libre entre un mouvement social et une tendance managériale.« 

On peut ainsi être libre et open source ou juste open source. On peut également n’être ni libre, ni open source mais « gratuit » comme nous le montrera cette dernière citation.  « Depuis l’avènement de l’Internet grand public, le nombre de données en circulation connaît une croissance exponentielle, créant ce qu’on appelle les big datas. Dans ce contexte, le droit à la vie privée est mis à mal par la profusion d’informations personnelles récoltées en ligne par des entreprises. Un acteur comme Facebook centralise ainsi une somme considérable de données sur les personnes, sans que celles-ci sachent vraiment comment ces données sont utilisées ou revendues. Les enjeux économiques sont considérables. Une étude américaine de 2012 estime que le marché des données personnelles des Européens pèse 315 milliards de dollars. Les principaux acteurs de ce marché sont les géants de la Silicon Valley (Google, Facebook, Amazon, Apple, etc.), dont les business models reposent – dans des proportions diverses – sur la commercialisation à des tiers d’informations sur leurs utilisateurs, essentiellement à des fins de publicité personnalisée. » pp. 197-198

2.3 InfoGnuEureka (IGE), libre et open-source

Les prestations d’InfoGnueureka, ne sont pas gratuites ! Nous avons fait le choix du pragmatisme en respectant autant que faire se peut les principes du libre.

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A la lecture de cet article, nous espérons que les significations d’InfoGnuEureka, de libre, d’open source et de gratuité vous serons plus familières.
Une  présentation d’InfoGnuEureka et de ses métiers se trouvent ici. Pour donner du sens et gagner du temps ou gagner du sens et se donner du temps, contactez IGE (en mode open-source) ou InfoGnuEureka (en mode libre) !!!

Le 31/12/2013
CD